Qu’est-ce que Sumi-E?

Le Sumi-e est un style de peinture typiquement asiatique, pratiqué depuis plus de mille ans. Littéralement peinture à l’encre, c’est une forme d’art qui s’efforce de distiller l’essence d’un objet ou d’une scène dans le moins de traits possibles. Quelques traits larges soigneusement placés qui s’estompent brusquement, quelques lignes fines et un point, et un oiseau est clairement appelé à naître sur le papier.

Le sumi-e est parfois confondu avec la calligraphie, car les outils utilisés sont les mêmes. La calligraphie est la représentation gracieuse et artistique de caractères écrits, à l’aide d’encre et de pinceau, tandis que sumi-e peint une scène ou un objet. En Occident, le sumi-e est souvent appelé peinture chinoise au pinceau, bien qu’il ait également été une forme d’art majeure au Japon et en Corée.

Peindre à l’encre nécessite l’utilisation des Quatre Trésors. Cela fait référence aux incontournables du sumi-e : une pierre à encre, un bâton d’encre, un pinceau et le type de papier approprié. La pierre à encre est une pierre avec une dépression peu profonde creusée dedans; il sert à préparer et à maintenir l’encre du peintre. Le bâton d’encre est un bâton noir composé de suie de pin, lié sous une forme durcie avec de la résine. Il est généralement moulé dans des cylindres ou des rectangles avec un bas-relief richement décoré, comme des dragons, sur la surface. Les reliefs sont souvent peints en or ou d’autres couleurs, faisant du bâton d’encre utilitaire une œuvre d’art en soi.

Le peintre sumi-e crée l’encre juste avant de commencer la peinture, en saupoudrant quelques gouttes d’eau sur la pierre puis en tenant le bâton d’encre à la verticale, en faisant des cercles avec le bâton sur la pierre. L’extrémité du bâtonnet d’encre libère une partie de la suie dans l’eau, créant ainsi l’encre. Un peintre sumi-e qualifié sait combien d’encre préparer pour la peinture qu’il a en tête et en fait assez, mais pas trop. L’encre n’est pas stockée pour être utilisée ultérieurement. Faire de l’encre est une forme de méditation en mouvement pour les peintres, au cours de laquelle ils se préparent mentalement au processus de peinture.

Les brosses utilisées dans le sumi-e sont généralement en poils de loup en bambou – les « poils de loup » peuvent en fait être du crin de cheval, des poils de sanglier ou d’autres poils d’animaux. La capacité du pinceau à tenir et à retenir un point est essentielle pour un peintre sumi-e, car un pinceau est utilisé pour créer les lignes les plus larges et les plus fines.

Le papier est très important ; il doit être absorbant sans être trop absorbant. Un papier qui tire toute l’encre du pinceau à la fois sera impossible à travailler, mais il doit être capable de tirer une partie de l’encre, car certains traits dépendent de la longueur du pinceau pour engraisser une ligne. La plupart des papiers aquarelle ne conviennent pas, car la peinture reste principalement en surface. Le papier de riz est le papier le plus couramment utilisé dans la peinture sumi-e.

Les traits de peinture à partir desquels la plupart des peintures peuvent être faites sont appelés les quatre messieurs; ce sont le bambou, l’orchidée, le prunier et le chrysanthème. Les instructeurs Sumi-e insisteront pour que ceux-ci soient maîtrisés avant que vous ne progressiez.

Une peinture sumi-e est souvent accentuée d’un sceau rouge. Le sceau peut représenter l’artiste, ou un message ou un thème que l’artiste souhaite intégrer. Alors que de nombreux artistes sumi-e ajoutent de la couleur à leur peinture, dans sa forme la plus pure, l’encre noire sur papier blanc est considérée comme suffisante pour transmettre le qi (diversement, «chi») – l’essence ou l’esprit de la chose.

Sumi-e est une forme de peinture gracieuse et contemplative, agréable à voir et à créer.