Le terme « résistance au paludisme » peut être utilisé pour désigner deux concepts différents, tous deux liés au paludisme. Le premier est la résistance naturelle aux parasites responsables du paludisme, observée dans certaines populations humaines. Le second est le développement d’une résistance aux médicaments chez les parasites Plasmodium, les agents responsables du paludisme, qui rend le paludisme difficile à traiter car les médicaments normalement efficaces deviennent inutiles. Les deux concepts présentent un intérêt considérable pour les chercheurs en médecine et les scientifiques, ainsi que pour les généticiens.
La résistance au paludisme dans les populations humaines est un exemple très intéressant de la façon dont le génome humain peut être affecté par des changements dans l’environnement naturel. Lorsque les populations humaines ont commencé à se lancer dans l’agriculture, modifiant le paysage pour créer des conditions favorables aux moustiques anophèles porteurs du paludisme, des traits génétiques conférant une certaine résistance à l’infection palustre ont commencé à apparaître. La sélection pour ces traits a commencé à se produire, car les personnes présentant ces traits ont survécu aux infections paludéennes, contrairement aux personnes sans eux.
Grâce à l’analyse de l’ADN, les chercheurs ont pu déterminer l’époque à laquelle la résistance au paludisme a commencé à apparaître dans les populations humaines. Elle peut également être attribuée à des régions spécifiques, montrant que la résistance a évolué spécifiquement dans la « ceinture du paludisme », plutôt que de se produire spontanément. Cependant, la résistance au paludisme a un coût. Les traits évolutifs qui conféraient une résistance pourraient également devenir mortels, comme on le voit dans des conditions telles que l’anémie thalassémique et l’anémie falciforme. Bien que ces traits limitent les activités de Plasmodium dans le corps et créent une résistance au paludisme, si les gens héritent de la mauvaise combinaison de traits, ils peuvent souffrir de troubles sanguins.
Dans les populations de Plasmodium, la résistance aux médicaments antipaludiques est un problème mondial. Comme d’autres micro-organismes, ces parasites sont très adaptables, ils peuvent donc s’adapter aux changements de conditions et profiter de nouvelles niches écologiques. Lorsque les organismes sont exposés à des médicaments antipaludiques, certains ont inévitablement une résistance naturelle qui leur permet de survivre, et au fil du temps, les organismes résistants se reproduisent avec d’autres organismes résistants, créant une progéniture plus résistante.
La résistance aux médicaments antipaludiques est une préoccupation parmi les sociétés pharmaceutiques et les organisations humanitaires travaillant dans les régions où le paludisme est répandu. Il est nécessaire de développer de nouvelles classes de médicaments pour traiter le paludisme, dans le but de garder une longueur d’avance sur l’évolution avec des médicaments qui peuvent cibler les organismes qui tolèrent les classes conventionnelles d’antipaludiques. Une partie du problème est que la recherche est extrêmement coûteuse et que certaines sociétés pharmaceutiques sont réticentes à s’y lancer car les bénéfices des antipaludiques ont tendance à être inférieurs à ceux des médicaments qui peuvent être vendus dans le monde développé.