Qu’était le Black Act ?

Le Black Act était une loi du Parlement adoptée en Grande-Bretagne en 1723. En vertu de cette loi, divers crimes liés au braconnage sont devenus des crimes, ce qui signifiait qu’ils pouvaient potentiellement être punis de la peine de mort. Dans un amendement ultérieur, la loi a été élargie encore plus pour permettre des poursuites pour toute une gamme d’infractions. En 1827, la loi est abrogée, mais l’héritage de cette législation draconienne perdure.

Apparemment, le Black Act a été adopté pour faire face au problème croissant du braconnage dans les parcs privés et les terres appartenant au roi. Cependant, cela souleva un certain nombre de questions sur le droit au gibier et sur la position des classes inférieures en Grande-Bretagne. Rétrospectivement, la loi semble avoir été spécifiquement conçue pour cibler les plus pauvres de Grande-Bretagne, tels que les vagabonds et les personnes qui étaient suffisamment désespérées pour tuer des animaux dans des parcs privés pour se nourrir.

Cet acte a été inspiré par les Waltham Blacks, un gang notoire qui noircissait leurs visages avant d’entrer dans les parcs pour braconner et mettre le feu aux dépendances. Après que le gang ait assassiné un garde-chasse, le Parlement a pris des mesures, considérant le braconnage avec le visage noirci ou masqué comme un crime. En plus du braconnage, la loi couvrait également l’entrée sur des terres privées avec des armes, l’abattage d’arbres, la création de jardins sur des terres privées et la commission d’actes de vandalisme, tels que des incendies criminels. Un amendement ultérieur a étendu la loi à toute personne portant un déguisement en commettant un crime.

Le résultat immédiat du Black Act fut une capacité à réprimer férocement les braconniers. Au fil du temps, il a également été utilisé pour sévir contre les classes inférieures en général, ainsi que contre les manifestants, qui portaient souvent des déguisements par crainte de représailles. De nombreux criminels ont été exécutés pour des violations de la loi ou détenus en prison pendant de longues périodes.

Le conflit entre la noblesse terrienne et les classes inférieures était parfaitement illustré par cette loi. Beaucoup de ceux qui n’avaient pas de terre soutenaient que le gibier, du fait qu’il était sauvage, était la propriété de tous et qu’il était donc légal de les chasser où qu’ils se trouvent. Les propriétaires terriens considéraient cependant que le gibier sur leurs terres était leur propriété exclusive, en particulier lorsqu’ils fournissaient de la nourriture et un abri à ces animaux et qu’ils engageaient des gardes-chasse pour les protéger des prédateurs (et des braconniers). La question de savoir qui avait le droit de prendre du gibier a persisté longtemps après l’abrogation de cette loi, bien que l’abrogation ait au moins assuré aux braconniers qu’ils ne seraient pas pendus pour avoir attrapé une truite.