L’état de mal épileptique est un événement convulsif ininterrompu ou une série de convulsions sans récupération entre les événements. Chez les enfants de moins de cinq ans, comme chez les adultes, l’état de mal épileptique a les mêmes objectifs globaux de sécurité et de stabilisation dans un cadre médical. Les nourrissons et les enfants, cependant, sont beaucoup plus sujets aux convulsions et ces événements peuvent survenir spontanément ou avant qu’un diagnostic de trouble épileptique n’ait été établi. Toujours un événement effrayant, l’état de mal épileptique chez les enfants et les nourrissons peut être particulièrement anxiogène et peut souvent conduire à un manque de jugement de la part du parent ou du soignant. Cette situation est une urgence médicale et nécessite les compétences et les soins immédiats des ambulanciers paramédicaux et autres intervenants d’urgence pour transporter l’enfant ou le nourrisson vers un service d’urgence local ou un centre médical tout en assurant une voie aérienne adéquate et en essayant d’obtenir une ligne intraveineuse (IV).
Assurer des voies respiratoires adéquates et prévenir l’hypoxie – de faibles niveaux d’oxygène dans les tissus et le cerveau – est l’objectif principal de la gestion de l’état de mal épileptique chez les enfants. Les convulsions peuvent interrompre le contrôle de la respiration par le cerveau, entraînant une apnée ou une incapacité à respirer. La tension musculaire ininterrompue nécessite plus d’oxygène qu’à l’état de repos tout en diminuant le flux sanguin vers les muscles squelettiques. Les nourrissons et les enfants reçoivent de l’oxygène pour prévenir l’hypoxie, soit par un tube de canule à oxygène, un masque facial à oxygène ou l’insertion d’un tube respiratoire pour une ventilation assistée. La quantité d’oxygène dans le sang est mesurée par un oxymètre de pouls lors de la première évaluation du patient et pendant le transport à l’hôpital.
Le deuxième objectif majeur de la prise en charge de l’état de mal épileptique chez l’enfant est d’interrompre l’activité épileptique. Ceci est mieux accompli par l’administration intraveineuse (IV) d’une benzodiazépine avec le dosage basé sur le poids de l’enfant. Dans les circonstances où l’activité épileptique rendra difficile l’établissement d’un site IV perméable, un suppositoire rectal peut fournir une dose immédiate d’une benzodiazépine pour l’action antiépileptique de ce médicament. L’accès IV, cependant, reste un objectif principal pour l’administration IV de médicaments pour des effets systémiques plus rapides. Tous les fluides et analyses de sang nécessaires pour les tests de laboratoire peuvent également être administrés ou retirés de ce site.
Établir la raison des convulsions est un autre aspect important dans la gestion de l’état de mal épileptique chez les enfants. Les troubles métaboliques, les déséquilibres électrolytiques et les niveaux de glucose en dehors des niveaux considérés comme normaux peuvent tous provoquer un état de mal épileptique chez les enfants bien avant que la maladie n’affecte les adultes. Des anticonvulsivants seront également administrés car un électroencéphalogramme (EEG) indique la résolution de la crise. Enfin, le traitement dans une unité de soins intensifs pédiatriques (USIP) sera orienté vers la détermination de la cause de la crise.