Chutzpah est un terme hébreu avec des couches de sens. La prononciation du mot est variée, bien que généralement, le C soit silencieux et le mot peut être prononcé hutspah ou huspa avec un court son u. Le mot en hébreu dont dérive l’orthographe moderne est huspa et en hébreu, il serait défini comme arrogance, impertinence ou insolence. Des mots similaires en hébreu incluent katsuf et katsufah, qui se traduisent par homme impudent ou femme, selon le son final.
En yiddish, la chutzpah n’est pas toujours perçue négativement et peut en fait être une qualité positive. Si ce n’est pas exactement positif, les gens peuvent avoir des sentiments ambivalents à propos de l’affichage de cette caractéristique. D’un côté, ils peuvent le considérer comme grossier ou impertinent, mais de l’autre, ils peuvent aussi admirer la bravoure d’être impertinent dans certaines circonstances. Les termes connexes dans d’autres langues incluent cojones de l’espagnol et hubris du grec ancien.
En d’autres termes, le mot peut être défini comme du courage, la capacité de dire ou d’agir d’une manière qui peut être perçue négativement et exiger une certaine dose de bravoure. Défier un ancien ou un enseignant peut être considéré comme un acte de culot, mais si une personne peut prouver son point de vue, cela peut être une chose admirable à faire, même s’il respecte généralement une telle personne. Au sens négatif, cette qualité peut être davantage perçue comme un pied de nez à la convention, simplement parce qu’une personne le peut. Une personne au pouvoir pourrait attaquer verbalement des personnes inférieures aux couches socio-économiques, par exemple, représentant une forme plus négative.
En général, cependant, l’impudence a tendance à être dirigée contre les personnes en position d’autorité. Il faut donc du culot et de l’audace pour défier quelqu’un qui a plus d’autorité dans une communauté. Un élève d’une école juive qui attaque verbalement un rabbin sur son interprétation de la Torah fait preuve d’une chutzpah extraordinaire. Que l’étudiant soit ou non admiré pour une telle agression dépend vraiment de la personne qui en reçoit. Ils peuvent admirer à contrecœur la bravoure de la personne, ou ils peuvent la rejeter comme simplement arrogante et non respectueuse.
Dans le livre Davita’s Harp de Chaim Potok, l’une des questions clés du roman est la place de la femme dans la religion juive. La jeune héroïne du roman décide de dire Kaddish pour son père décédé, une prière rituelle dite à chaque réunion du sabbat pendant un an. Ceci est considéré par d’autres dans sa communauté comme chutzpah. Les femmes de la synagogue de Davita, et dans les années 1930-1940, lorsque le roman se déroule, ne récitaient normalement pas cette prière.
Au fur et à mesure que l’année avance, la détermination de Davita à réciter le Kaddish commence à susciter l’admiration plutôt que la consternation. Les femmes du temple se joignent à elle dans la prière. C’est typique de la vision américaine de cette qualité : l’acte de Davita lui vaut le blâme puis les éloges. Ce qui est d’abord considéré comme irrespectueux lui vaut finalement le respect à contrecœur pour avoir agi sous l’impulsion de son cœur et avoir bravé les conventions pour le faire.