Un Acanthamoeba est un genre d’amibes que l’on trouve dans le monde entier dans le sol, l’eau et l’air. Une amibe est un genre de protozoaires, qui est un micro-organisme unicellulaire appartenant au domaine eucaryote. Normalement, les amibes de ce genre contiennent des organites eucaryotes typiques, un cytoplasme et un seul noyau dans une couche externe, appelée membrane cellulaire. Au microscope, ils apparaissent comme un micro-organisme minuscule, épineux, ovale ou rond qui mesure entre dix et trente-cinq micromètres de long.
Les membres de ce genre ont des projections cytosquelettiques temporaires, appelées pseudopodes ou acanthopodes, s’étendant à partir de ses membranes cellulaires qui lui permettent de se déplacer. Ces filaments filiformes sont composés d’actine, qui se lie à la myosine près de la membrane cellulaire pour provoquer une contraction, leur permettant ainsi de se déplacer. Ces petites projections fileuses autour du bord de la cellule, lui donnent son aspect hérissé caractéristique.
Le genre Acanthamoeba a été accidentellement découvert par le scientifique Aldo Castellani en 1930 lorsque l’amibe a contaminé une culture de champignon qu’il étudiait. Il a nommé l’amibe Hartmannella castellani. Plus tard, le genre Hartmannella a été divisé en trois autres catégories, ou genres : Acanthamoeba, Hartmannella et Glaeseria. La catégorisation a de nouveau changé lorsque les scientifiques ont fait des Acanthamoebidae sa propre famille dans les années 1970, puis ont placé Hartmannella dans une autre famille d’amibes dans les années 1980.
L’une des caractéristiques distinctes des amibes de ce genre est leurs kystes à double paroi. Les amibes forment des kystes lorsqu’elles rencontrent des conditions difficiles en se contractant en boule et en sécrétant une membrane, ou deux membranes dans ce cas, pour se protéger jusqu’à ce que les conditions deviennent plus favorables. Les autres caractéristiques les plus distinctives des membres de ce genre sont leurs acanthopodes, qui les aident à se déplacer, à coller aux surfaces et à capturer leurs proies pendant la phase végétative ou alimentaire. Au cours de cette étape, ces amibes sont appelées trophozoïtes et peuvent se nourrir d’algues, de bactéries, de levures ou d’autres minuscules matières organiques.
En mangeant, les membres du genre Acanthamoeba croissent de façon exponentielle pendant le stade trophozoïte afin de se reproduire de manière asexuée, par fission binaire. Dans la fission binaire, la cellule double de masse et réplique son ADN, ou double son matériel génétique. La cellule divise ensuite son noyau, le cerveau de la cellule, en deux noyaux égaux dans un processus appelé mitose. La grande cellule à double noyau se divise ensuite en deux cellules filles égales via un processus connu sous le nom de cytokinèse. Parce que la croissance et la reproduction de la cellule exercent une pression sur le trophozoïte, les amibes subissent souvent des enkystements au cours de cette période.
Bien que les membres du genre Acanthamoeba soient abondamment présents dans presque tous les habitats et provoquent rarement des infections, ils sont surtout connus pour leurs qualités pathogènes. Les deux infections humaines notamment causées par les organismes Acanthamoeba sont la kératite à Acanthamoeba et l’encéphalite granulomateuse. L’encéphalite granulomateuse est une infection rare et généralement mortelle qui affecte le système nerveux central. Il présente souvent des lésions cutanées et des symptômes neurologiques et est généralement réservé aux personnes dont le système immunitaire est affaibli.
La kératite à Acanthamoeba est une infection douloureuse de l’œil généralement associée au port de lentilles de contact. Plusieurs facteurs contribuent à la probabilité d’infection, notamment le mauvais nettoyage des lentilles cornéennes, le port de lentilles cornéennes pendant des périodes excessives et l’exposition à de l’eau contaminée. Les trophozoïtes ou kystes adhèrent aux lentilles, en particulier les lentilles souples portées, puis se fixent à la cornée de l’œil. Les trophozoïtes commencent alors à décomposer les cellules de l’œil avec une phagocytose, une sorte de processus de manger dans lequel l’amibe enveloppe la matière à l’aide de ses acanthopodes. Cette maladie est rare et peut entraîner la cécité.