L’hirudine est un composé fabriqué par des sangsues médicinales qui interfère avec la capacité du corps à former des caillots sanguins. Les sangsues sont utilisées en médecine depuis des siècles. Actuellement, ils sont utilisés pour diverses affections qui bénéficient de l’élimination des caillots sanguins. Une telle anticoagulation implique l’inhibition de la protéine thrombine, qui catalyse la formation de caillots sanguins. L’utilisation de sangsues vivantes risque l’introduction de bactéries dans la plaie, et l’hirudine est généralement utilisée seule pour empêcher la coagulation du sang.
Les sangsues médicinales, Hirudo medicinalis, produisent un certain nombre de composés dans leurs glandes salivaires qui aident au processus de saignée de leurs hôtes, connu sous le nom d’hirudothérapie. Ils produisent des anesthésiques, de sorte que l’hôte sera moins susceptible de le remarquer lorsque la sangsue s’y attachera. Le mélange contient également des composés qui empêchent le sang de coaguler, de sorte qu’il s’écoulera plus librement dans la sangsue. Le sang continue de ne pas coaguler, même après le détachement de la sangsue. L’utilisation de sangsues vivantes pour l’anticoagulation présente certains inconvénients, car elles peuvent introduire des bactéries dans la plaie.
Le composé de la salive qui est le plus spécifique pour l’anticoagulation est le peptide hirudine. Il s’agit d’une chaîne de 65 acides aminés, découverte pour la première fois en 1884. Ce n’est qu’en 1976 que la structure a été déterminée. Les sangsues n’ont qu’une petite quantité de ce composé dans leur salive, et il existe plusieurs formes différentes d’hirudine mélangées ensemble. La plupart des composés purs utilisés en médecine sont dérivés de peptides génétiquement modifiés.
La coagulation du sang implique la conversion d’une protéine soluble appelée fibrinogène en fibrine maillée insoluble. Cette réaction est catalysée par une enzyme appelée thrombine, qui est une protéase et peut cliver d’autres protéines. Lorsque la thrombine est inactivée, la fibrine ne se forme pas et le sang ne coagule plus.
Il existe différents types de thrombine. L’hirudine inactive uniquement le type de thrombine qui est le plus spécifique du fibrinogène, et c’est donc le composé le plus puissant qui inhibe la thrombine. Il est encore plus spécifique que le propre inhibiteur de la thrombine du corps, l’antithrombine III.
Les conditions qui bénéficient d’un traitement anticoagulant comprennent les varices et les troubles génétiques dans lesquels le sang coagule trop. L’hirudine peut agir sur la thrombine qui a formé un maillage et est devenue un caillot. La condition d’avoir de tels caillots à l’intérieur des vaisseaux sanguins est connue sous le nom de thrombose. Ce peptide peut même agir sur la thrombine complexée, et cette capacité lui confère un avantage sur le médicament héparine, également utilisé comme anticoagulant.