La sociologie de l’alimentation est une science douce liée à l’anthropologie et à l’agriculture qui étudie les relations entre les sociétés humaines et leurs habitudes de consommation alimentaire. Les types et les quantités de nourriture que les gens mangent et la façon dont ils sont préparés ainsi que leurs attitudes à leur égard peuvent être des caractéristiques déterminantes d’une culture donnée. Les relations entre les gens et les producteurs de leur nourriture sont souvent des indicateurs de leurs rôles respectifs dans la société.
Une question importante dans le domaine de la sociologie de l’alimentation au 21e siècle est la coexistence de la malnutrition et de l’obésité dans le monde moderne. Ces deux extrêmes représentent des différences de pouvoir importantes qui existent à la fois au sein des cultures individuelles et dans le monde. Les attitudes des gens envers ces différences reflètent également leurs valeurs culturelles. Par exemple, dans certaines sociétés des pays du Sud, l’obésité est considérée comme une marque de statut élevé, car une personne obèse est probablement assez riche pour s’offrir une bonne nourriture et effectuer un travail manuel. Dans de nombreuses sociétés occidentales, cependant, l’obésité est considérée comme une honte.
Les spécialistes de la sociologie de l’alimentation soulignent que les aliments que les gens apprécient ou sont prêts à manger sont également en grande partie une question de valeurs culturelles. Les hindous, par exemple, considèrent les vaches comme sacrées et ne mangent donc pas de bœuf. Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction religieuse explicite, la plupart des Occidentaux ne mangeront pas de viande de chien. Ce tabou tacite indique une compréhension implicite des animaux en général : certains animaux sont de la nourriture, tandis que d’autres sont des animaux de compagnie ou même des membres de la famille.
Les cadres dans lesquels la nourriture est consommée contribuent également à son sens dans la société. Un proverbe kenyan populaire dit : Manger, c’est la fraternité, indiquant l’importance dans cette culture de l’hospitalité et des repas communs dans la formation et la consolidation des relations. De même, le dîner familial de la société américaine est un symbole d’unité familiale.
Qui participe aux repas communs est aussi une indication des relations de pouvoir, ce qui est un autre domaine d’intérêt de la sociologie de l’alimentation. Les familles qui ont des chefs ou d’autres aides ménagères, par exemple, n’invitent généralement pas leur aide à manger avec elles. D’autre part, d’autres travailleurs, comme les nounous ou les filles au pair, peuvent occuper un juste milieu entre famille et non-famille et être invités à partager les repas.