Le nid vide proverbial peut ne pas rester vide longtemps si une nouvelle sous-culture appelée boomerangers peut l’aider. Le terme boomerangers fait référence aux adultes après l’obtention du diplôme qui choisissent de retourner chez leurs parents au lieu de chercher fortune ailleurs. Selon les chiffres du recensement le plus récent, plus de 18 millions de jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans vivent actuellement dans leur maison d’enfance. Alors que ce nombre continue d’augmenter, les sociologues et autres parties intéressées essaient de donner un sens à tout cela.
Les baby-boomers ne sont pas nécessairement au chômage ou démotivés, mais nombre d’entre eux sont tout simplement sous-financés. Les salaires de départ pour de nombreux emplois de niveau d’entrée sont souvent si bas que les jeunes adultes ne peuvent pas se permettre de rembourser leurs prêts étudiants et leurs cartes de crédit tout en gérant simultanément un ménage indépendant. La réponse pour les boomerangers est douloureusement évidente : rentrer chez eux temporairement jusqu’à ce que leurs salaires entrants l’emportent sur leurs dépenses sortantes. L’idée de devenir un adulte indépendant peut devoir passer au second plan par rapport aux réalités de la vie.
Certains parents adoptent le concept de boomerangers, quitte à revivre un rôle qu’ils pensaient avoir abandonné à jamais. Avoir un adulte valide à la maison signifie plus de sécurité et moins de dépendance vis-à-vis des autres pour les tâches de routine et les courses. Certains baby-boomers se retrouvent à assumer le rôle de soignant pour les parents vieillissants, ce qui peut signifier une économie importante par rapport aux résidences-services. Les baby-boomers paient souvent leur juste part du loyer et des services publics, bien que cette pratique ne soit pas aussi universelle que certains parents peuvent l’espérer.
La polémique autour des boomerangers est souvent plus sociale que financière. La société en général favorise une progression traditionnelle d’enfant à charge à jeune adulte indépendant à couple marié responsable. Les parents qui ont réussi à élever leurs enfants devraient avoir le droit de profiter de leur vie future sans la responsabilité de la parentalité. Le phénomène des boomerangers jette définitivement une clé à molette dans cette machinerie traditionnelle. Dans un monde où les emplois de premier échelon ont été sous-traités à d’autres pays, de plus en plus d’enfants adultes peuvent ressentir le besoin de se regrouper et de repenser à la maison.
Les experts suggèrent que les parents qui traitent avec des baby-boomers établissent des limites et des attentes précises. Le loyer et les autres responsabilités financières doivent être clairement définis et consignés par écrit. L’arrangement doit être considéré comme temporaire, afin d’éviter un sentiment de droit ou de laxisme de la part de l’enfant adulte. Les baby-boomers ne devraient pas nécessairement être traités comme des pique-assiettes, mais ils ne devraient pas non plus être encouragés à abuser du privilège de la chambre et de la pension gratuites. Une fois que les boomerangers ont atteint un point où leurs dépenses impayées sont gérables et que leurs revenus sont suffisants pour une vie indépendante, ils devraient reconnaître la nécessité de quitter à nouveau le nid.