Aconitum napellus est un membre vivace à fleurs de la famille des Ranunculaceae mieux connue sous le nom d’aconit. Il est également connu sous divers autres surnoms communs, y compris monkshood et wolf’s bane. Comme il s’agit d’une plante haute et attrayante arborant de grandes fleurs en forme de cloche d’un bleu profond, elle est souvent cultivée comme plante de jardin ornementale. Aconitum napellus a également été croisé avec diverses autres plantes de la même espèce pour créer plusieurs autres espèces hybrides ornementales.
Comme beaucoup de beaux membres de la communauté botanique, Aconitum napellus est hautement toxique. En fait, ses composés toxiques sont utilisés depuis des milliers d’années pour altérer les extrémités des flèches et des lances. Les anciens Romains considéraient l’herbe si dangereuse qu’elle était officiellement interdite, et quiconque la cultivait intentionnellement était condamné à mort. Dans une histoire plus récente, l’herbe a inspiré de nombreux auteurs de mystères de meurtre pour faciliter l’arrêt cardiaque soudain d’une victime fictive en présentant un cuisinier qui ne pouvait pas faire la différence entre l’aconit et les épinards de jardin. La littérature regorge également de victimes ramenées du bord de la mort par une dose bien choisie de la seule anecdote connue à l’empoisonnement à l’aconite: l’atropine.
Malheureusement, des intoxications accidentelles réelles se sont produites sans le bénéfice d’une anecdote disponible. En 2004, l’acteur canadien Andre Noble a ingéré par erreur de l’aconit lors d’un voyage de camping dans son Terre-Neuve natale et est décédé plus tard à l’hôpital. Il y a également eu des rapports d’intoxications impliquant des boissons alcoolisées contaminées par Aconitum napellus, dans un cas produisant des symptômes de toxicité dans les 30 minutes et se révélant mortelles en huit heures. Même la manipulation des feuilles ou des racines est connue pour produire de la toxicité.
Dans un autre paradoxe, Aconitum napellus offre certains avantages médicinaux malgré la présence de plusieurs constituants toxiques, à savoir l’aconitine, l’hypaconitine et la mésaconitine. À des doses homéopathiques, l’aconit est utilisé pour traiter les affections inflammatoires, le rhume, la grippe, la toux, la fièvre et les troubles rénaux. Il est également utilisé en médecine traditionnelle chinoise pour annuler les effets d’une trop grande « humidité » associée à une « carence en Yang ». L’herbe est également utilisée dans des crèmes et des onguents topiques formulés pour soulager la douleur et les sensations de brûlure qui accompagnent souvent l’arthrite, les rhumatismes et les névralgies.
En raison du niveau élevé de toxicité de cette plante, son utilisation à des fins médicinales sans consulter au préalable un médecin ou un homéopathe n’est pas recommandée. Il faut également dire que le plus grand soin doit être pris lors de la manipulation de toute partie de la plante. En fait, les gants sont fortement encouragés. Enfin, il n’est pas conseillé d’introduire de l’aconit dans le jardin potager en cas de présence de jeunes enfants ou d’animaux domestiques.